Eté 2006, et voilà que mon papa décide de concrétiser un vieux rêve : voir Pondichery ! Peut-être à cause d'une vieille chanson de Guy Béart qui lui trotte souvent dans la tête, peut être son côté baba-cool, peut être aussi parce que cette destination n'était pas très chère en avion (terrible tsunami...). Bref, nous voici partis pour Chennai, plus connu sous le nom français de Madras.
 
Et là, le choc est rude, odeurs, couleurs, poussière, misère, surpopulation, pollution  tout est là pour nous rappeler que nous avons changé de continent. Le choc est plus rude qu'en Afrique... parce qu'en Afrique nous avons l'habitude.  Mais ce qui est incroyable, c'est que malgré tout cette difficulté de vivre permanente, les gens ont le sourire, partout nous ne rencontrerons que des gens souriants, souvent étonnés par nos hautes tailles. les Indiens du Sud sont moustachus, ont le cheveu dru, mais ne sont pas grands...
 
Nous ferons deux rencontres majeures dès notre arrivée à l'aéroport. Obligés d'y passer la nuit en attendant l'aube, mon papa qui surveille d'un oeil le tandem harnaché est abordé par plein de curieux tandis que moi je récupère du voyage allongé sur les fauteuils. La première personne qui vient discuter avec Papa s'appelle Mohan Mistry et il est musicien. C'est même un grand musicien indien qui compose des CD de musiques religieuse car il vit à l'Ashram qu'ont crée Sry Aurobindo et la Mère près de Pondichéry. La deuxième personne est Alphonse, un professeur de mathématique en retraite venu chercher son fils qui a terminé un doctorat aux Etats unis. Comme tous les indiens avec de tels prénoms,  il est catholique et très fier de sa religion. Il nous invite à passer chez lui si nous le voulons. Du coup c'est pleins d'optimisme que nous entamons ce nouveau voyage, d'autant que les températures sont idéales (pour nous)... Pas loin de 40° et pas de pluies dans cette région à cette saison
 
Partis de Madras après une journée de récupération, nous attaquons par une route facile puisque logeant la mer et qui nous emmène plein sud vers Pondichéry. La chaleur est un peu fatigante et nous contraint à de nombreuses haltes rafraîchissantes. A Pondichéry, guidé par Mohan Mistry, nous visiterons l'Ashram de Sry Aurobindo et on nous invite à repasser faire une "conférence" à la fin de notre séjour. Comme tout le monde parle bien le français -comme l'a voulu la mère -, nous acceptons de repasser 3 semaines plus tard. Et nous repartons le long de cette côte qui n'a pas encore effacé toutes les traces du Tsunami de Noël, loin s'en faut.
 
A Trichy, nous aurons les honneurs d'Alphonse et de sa famille. Nous visiterons la montagne qui domine la ville, un temple immense taillé dans la roche et dormirons sur la terrasse de sa maison. Puis, repartant par la coté Ouest, nous avions comme objectif la ville de Cochin, mais des pluies incessantes sur cette côté (près de 200 morts à Bombay) nous ont incités à rester plus au sud. Nous faisons donc route vers Trivandrum et de la nous pédalons vers la pointe sud de l'Inde à KanyaKumari. L'hébergement est partout facile, les hôtels sont déserts et contents de voir des touristes. Nous pouvons toujours mettre le tandem dans la chambre pour notre tranquillité d'esprit. Et manger n'est pas compliqué si on prend bien garde à éviter le Monsieur "Plus" indien qui doit considérer qu'il n'y a jamais assez d'épices dans les plats...
 
Nous passons la pointe sud de l'Inde sans souci avec cette impression toujours étonnante des "finisterres". Après avoir vu le cap de Bonne Espérance, nous avons vu la pointe sur du sous-continent Indien ! Et nous entamons la longue remontée vers Madras en longeant maintenant cette côte qui a vu déferler moins d'un an auparavant le Tsunami.
 
Nous faisons peu de rencontres car même si les gens sont gentils, la pauvreté est partout et il serait inconvenant de séjourner chez quelqu'un. D'immenses villages de maisons d'urgence sont encore érigés. Déjà vidés d'une partie de leur population, chanceux qui ont déjà été relogés où ont pu regagner leur région, ils ne sont plus peuplés que par les plus pauvres, ceux qui ont tout perdu.
 
Et nous repassons à Pondicherry après avoir vu la cité utopique d'Auroville. Là, Mohan Mistry, notre ami musicien de l'Ashram de Sri Aurobindo va nous faire visiter les lieux de fond en comble. Nous en rencontrons le directeur, visitons l'école où tous les enfants parlent français et rendons un petit hommage au mausolée de la Mère, fondatrice et inspiratrice de cette communauté. Pour mon Papa, c'est un grand rêve qui se concrétise et sans doute une petite étape franche dans sa quête de spiritualité...
 
Pour moi, c'est surtout un voyage incroyable au pays où tout est couleur et odeur. Nous avons souffert un peu de la chaleur mais rien de nouveau par rapport à l'Afrique. Le bruit des villes, leur surpopulation, la misère extrême qui y règne m'ont marqué, ainsi que le manque d'hygiène et les problème d'accès à l'eau. Mais le plus étonnant, peut être dû à la spiritualité indienne, a été la "zen" attitude qui règne partout. Il est par exemple incroyable pour nous occidentaux de voir comment les Indiens se faufilent dans le l'effroyable trafic automobile, se faisant toutes les queues de poissons, les pires coups tordus pour se doubler et finalement se faire un grand sourire lorsqu'ils se retrouvent au feu rouge suivant ! En France, il y aurait du sang...
Et ma foi, c'est ça que je garderai de l'Inde, cette sérénité... et la piscine de l'hôtel ou nous nous sommes reposés un peu avant Pondicherry !
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