Entraînement
 
Avec mon inscription à la TCR 2016, il faut bien s'entraîner un peu. CHILKOOT, "la compagnie des pionniers" proposait un défi plus court mais un peu dans le même esprit "bite et couteau". 1000 km d'entraînement, ça ne se refuse pas !
Mon BTR, mon petit récit à moi...
 
Inscrit un peu par hasard à cet événement (juste parce que tous les ans, je cherche deux ou trois défis à relever et que le magazine 200 en avait parlé), j’ai débarqué le 10 juin en fin d’après midi accompagné d’une bande de rescapés de la SNCF et après une première cinquantaine de kilomètres d’échauffement entre la gare d’Auxerre et le point de rendez-vous à Vézelay.
 
Moi qui ne connais rien à la technique (je sais tout réparer sur mon vélo, mais je ne connais pas la marque du moindre composant pas plus que je ne connais mes développements), je me retrouve au milieu d’une bande de cyclopathes forts sympathiques équipés de vélos dont je découvre les noms plus ou moins barbares : « Awol », « Caminade », « Croix de fer »,  « Victoire ». Ils s’extasient devant les vélos des uns et des autres et les prennent en photo à tour de bras. Mon vélo à moi est un « vélo » qui a des vitesses, un certain nombre qui me parait généralement suffisant et qui le sera puisque je n’ai passé le petit plateau que deux fois, des freins qui me permettent de m’arrêter à peu près là où je veux, mais pas toujours et des pneus qui me plaisent bien car ils sont gros et ne crèvent jamais. Il est très lourd, je ne sais pas son poids car je ne voudrais pas me faire peur en le pesant mais à chaque fois qu’un autre cycliste le soupèse, il dit toujours « ah ouais quand même… » et me regarde bizarrement. Bref, j’ai souvent l’impression de venir courir les 24 heures du Mans avec un tracteur…
 
Finalement, alors que la pluie fait son apparition, Luc nous rassemble, énumère quelques consignes et nous enjoint de profiter du beau temps pour partir, ce que nous faisons tous.
 
La descente de Vezelay démarre dans la nuit noire et déjà mon GPS tout neuf sur lequel j’ai téléchargé des parcours calculés avec OpenRunner en mode « vélo » sonne pour me dire que je ne suis pas sur la bonne route et qu’il aurait fallu tourner à droite en sortant du patelin. J’hésite : continuer avec tout le groupe qui suit la trace proposée par Luc et avoir mon GPS qui bippe en permanence et ne sert à rien ou bien lui faire confiance ? Je choisis la deuxième solution : je fais demi tour, remonte tout ce qu’on vient de descendre et prend la route que mon GPS m’indique. Me voila sur une petite route, toute petite route sinueuse et au bout de 5 kilomètres dans une cour de ferme. Dans la nuit noire mon GPS m’annonce qu’il faut prendre un petit chemin encaissé et bouillasseux. Pas le temps de réfléchir aux merveilles des calculs OpenRunner, je débranche l’engin et je repars dans l’autre sens, retrouve la route initialement prise et me voilà déjà dernier de l’aventure avec 10 km de plus au compteur que les autres dès le départ.
 
La pluie redouble, tout ça me semble bien engagé… d’autant que persuadé que le GPS est la solution définitive, je n’avais pas étudié la moindre carte. Je sais bien que le CP1 est à Clermont Ferrand à 230 km, mais je n’ai pas trop idée de la route à emprunter pour y aller, plus personne dont je puisse prendre la roue, aucun moyen de m’orienter au soleil (merci Luc pour les départ à minuit !) et pas trop de gens à qui demander la route vue l’heure (re-merci Luc). Si je n’avais passé l’âge, je serai déjà en train de chialer au bord de la route. Bon, je me souviens que j’ai traversé la Russie d’Est en Ouest sans GPS ni cartes (oubliées..) et me reprends.
 
Finalement, je ne sais pas quelle route j’ai emprunté, mais 3 heures plus tard, j’ai vu deux petites loupiotes qui bougeaient dans la nuit devant moi dans une côte ; je suis revenu rapidement dessus pour constater qu’il s’agissait de deux vélos et, mieux encore, de deux vélos du BTR. J’étais donc sur la bonne route ! Je les saluais rapidement et dans l’élan les laissais sur place. A partir de là, j’en ai passé un qui dormait sous un abribus, j’ai trouvé une paire de lunettes sous un autre abribus en y enlevant mon vêtement de pluie entre deux averses, repassé un vélo qui zigzagait en attendant que son propriétaire se réveille. Tel le petit Poucet, je remontais la piste des cailloux qui m’emmenèrent finalement à Clermont Ferrand vers 14 heures. Le CP1 pris en photo et posté sur FB, un SMS à Luc et voilà t’y pas que, moi qui me croyais déjà à la ramasse, je vois débarquer Stéphane Ouaja qui me dit que c’était lui le duvet dans l’abribus. Il pense avoir fait une fringale aux cent kilomètres et incapable d’avancer, avait préféré dormir quelques heures. Croiser un autre candidat avec de telles références remonta mon moral. Je gardais son vélo pendant qu’il allait pointer nos carnets dans un magasin Aubade, pour aller faire du charme aux vendeuses peut-être, mais avec l’odeur de fennec que nous dégagions, je pense que son succès a dû être de courte durée et que lesdites vendeuses ont dû se précipiter sur les bombes désodorisantes à peine la porte refermée derrière lui…
 
Nous voilà repartis. Je dis nous, mais comme j’avais voulu de nouveau me fier à mon GPS, j’ai perdu Stéphane au premier carrefour dans Clermont Ferrand et j’ai repris ma route de « lonesome poor cyclist » à destination du Puy. Ce foutu GPS m’a bien emmené correctement au début jusqu’à Issoire, mais après qu’il ait réussi par trois fois à me perdre dans des chemins, je l’ai débranché et j’ai emprunté la nationale et, moi qui avait tout calculé pour l’éviter, je me suis retrouvé dans l’ascension du col de la Fix Saint Geneys vers 21h. Je ne suis pas sûr que ce fût la meilleure route car quand j’ai parlé de ce col à quelques autres concurrents, ils ne semblaient pas le connaître. En tout cas ça grimpait un peu trop et comme il avait cessé de pleuvoir, je décidais de me faire ma première nuit à la belle étoile, une occasion de tester duvet et tapis isolant.
 
A part, un brouillard assez dense et une température basse, l’expérience s’avéra concluante et à deux heures du matin je remontais sur mon vélo pour faire un sort à cette interminable et pénible ascension et débouler devant la cathédrale du Puy vers 4 heures du matin. « Débouler » est un grand mot car la grimpette sur les pavés glissants en poussant le vélo ne permet pas de battre des records… Comme un fait exprès, après avoir envoyé le SMS pour signaler mon arrivée au CP2 et au moment de faire la photo, mon téléphone s’excuse avec un « No more batteries » et s’éteint avant le déclic salvateur. Pas de photo et si je peux le recharger à la dynamo, ce n’est pas sur les pavés de la vieille ville que je vais pouvoir le faire. Je traîne une demi-heure dans les rues désertes à la recherche d’une entrée d’immeuble ouverte avec une prise de courant et ne trouvant rien, je décide de repartir.
 
Je tente aussi de refaire confiance à mon GPS, ce qui sera ma plus grande erreur de la journée, et  fonce vers Montpellier sans plus attendre. L’étape Le Puy –Montpellier est annoncée par CHILKOOT avec une distance d’environ 200 km. D’entrée de jeu, le GPS m’emmène faire le tour du Puy avec un petit passage à 20% et un petit chemin caillouteux qui devient bientôt impraticable tellement il est pentu et pierreux. Je marche un bon kilomètre dans le petit jour et retrouve un sentier plus carrossable. De petits chemins pourris en petites routes, je déclare forfait au bout de deux heures d’errance et décide de retrouver une route plus directe. Je demande mon chemin à un promeneur qui me parle tellement vite que je ne retiens que le nom « Mende ». Finalement, je retrouve un carrefour où d’un coté il est écrit « le Puy 25 km » et de l’autre « Langogne ». Alléluia ! A part mon compteur qui m’annonce que j’ai déjà roulé 60 kilomètres depuis le Puy, il me semble que Langogne faisait partie du trajet et j’y pars nez dans le guidon. La chaleur commence à se faire sentir et lorsque j’y arrive, j’aperçois Alain et Matthieu affalés à la terrasse d’un café. Je suis donc sur la bonne route !
 
Je ne m’attarde pas et à la sortie du patelin, voyant indiqué « Mende », je me souviens avoir entendu ce nom et prends la direction. Une montée interminable commence mais j’ai des super sensations et je l’avale malgré la chaleur. La route vers Mende est très jolie avec des genêts un peu partout et j’y arrive vers 14h, j’ai théoriquement pédalé 90 km depuis Le Puy (c’est écrit sur un panneau) mais mon compteur m’en donne déjà 130. Là, je tente de remettre mon GPS en fonction mais il ne connaît pas Mende sur les trajets que j’y ai rentrés.  Je tente de lancer un calcul d’itinéraire Mende-Montpellier qui échoue par deux fois, puis tente de me connecter à Google Maps sur mon téléphone mais Mende semble avoir été oubliée par les émetteurs internet et je me résous à demander au patron du bistrot où je me repose. Le brave monsieur réfléchit un peu et m’annonce 170 par une route et 200 par une autre pour arriver à Montpellier. Je ricane… j’ai déjà fait 90 km d’une étape de 200 km et il ne peut pas en rester 170 ! Je décide d’avancer un peu et de demander plus loin. Plus loin, deux types hilares m’annoncent la même chose en me souhaitant bien du plaisir et en me demandant si j’ai l’habitude de faire du vélo parce ce que « Elle est pas facile cette route »… Je repars dans la direction qu’ils m’ont indiquée : Florac. Finalement, dans le doute, je décide d’appeler l’organisation pour essayer de comprendre comment ils ont pu annoncer 200 km alors que visiblement je vais m’en coltiner au minimum 100 de plus. Au téléphone, lorsque j’explique à Luc que je viens de sortir de Mende, je le sens visiblement s’inquiéter… Il m’annonce que si je n’abandonne pas, j’aurais le grand prix de la montagne. En gros, l’itinéraire faisait tout pour contourner le plateau des Cévennes et moi j’ai tout fait pour y aller.
Luc m’explique que je dois aller à Florac, grimper sur le plateau et rejoindre le Vigan. Et il répète plein de fois « bon courage » et raccroche. J’ai la sensation bizarre qu’il est parti bruler un cierge…
J’arrive à Florac, part en direction du Vigan et comprends qu’il va bien falloir monter à un moment ou un autre l’a-pic que je vois sur ma droite. A un petit patelin, un vendeur de pizzas m’explique qu’il y a trois routes pour grimper, une « très courte mais très dure », une « un peu plus longue mais une peu moins dure » et « une plus longue et encore moins dure (mais dure quand même) ». La « très dure »  commence en face de son camion à Pizza et comme je n’aime pas attendre, je décide d’y aller. C’est vrai qu’elle est très courte… seulement 6 km entre 10 et 12%. Pas le temps de se reposer ! Je mords mon guidon et débarque en haut du plateau où un vent glacial m’accueille. Je traverse deux minuscules villages sans voir âme qui vive, il est presque 20h quand j’aperçois un homme et lui demande si je suis bien dans la direction du Vigan. Il me demande si j’ai choisi de venir tout seul par ici ou s’il y a des gens qui me veulent du mal… et me dit que le mont Aigoual ça va pas être facile. Je comprends que Luc m’avait caché le plus festif de la route avant le Vigan : le mont Aigoual : 14 km d’ascension que je monte finalement plutôt bien avec passage au sommet vers 21h30 dans le froid, la pluie et le brouillard. La descente de l’autre côté est un pur bonheur, si on omet les déjà nommés « froid », « pluie » et brouillard »…, une vingtaine de kilomètres de descente vont me faire arriver au Vigan, puis Ganges où à minuit un abribus providentiel et une température douce vont me permettre de passer une deuxième nuit courte mais réparatrice.
 
A 4 heures, je suis sur le vélo. Vers 7 h je passe le CP3 et pars à l’attaque du CP4 : Perpignan. Pas encore découragé, je redémarre mon GPS sur ce nouveau tronçon et il m’emmène à Narbonne sans souci puis me jette sur le chemin de halage le long d’un canal. Le revêtement est parfois correct et on peut rouler, parfois bien abîmé et je plafonne à 12 à l’heure. Je commence à désespérer car ça fait bien 10 kilomètres que je roule et j’ai de moins en moins confiance dans le GPS… Et soudain  en arrivant à une écluse, j’aperçois de l’autre coté du canal un participant du BTR qui roule dans l’autre sens mais semble indécis. Je le hèle, franchis l’écluse et le rattrape alors qu’il consulte son GPS. C’est Matthieu Lienart. Il est encore plus perdu que moi et a fait demi-tour, persuadé qu’il est sur une impasse. Je joue le mec sûr de moi : « Non, c’est ok, si tu prends le chemin de halage sur lequel je suis ça va passer ! Perpignan c’est tout droit ! ». Et nous voilà ensemble, guidés par mon GPS,  fonçant vers Perpignan…  pas longtemps car Matthieu, fatigué, me laisse filer. Je continue malgré un vent de trois quart face de plus en plus violent. Je retrouve une piste cyclable asphaltée mais le vent est tellement violent qu’il n’est pas possible de rouler à plus de 16 km/h. Malgré tout, j’ai le moral et quand j’arrive à Perpignan, j’ai parcouru les 180 km de l’étape à près de 20 km/h de moyenne. Je retrouve Luc et Thibaut. Luc est content que mon épisode Cévennes-Aigoual ne m’ait pas forcé à l’abandon, mais il  me confirme que lorsque je lui ai téléphoné de Mende, il n’aurait pas misé un kopeck sur mes chances de continuer l’aventure. Je suis gêné par ma propre odeur, près de 60 heures sans me laver autre chose que les mains entre pluie et grosse chaleur, j’atteins un record  sur l’échelle de la puanteur qui me donne envie de terminer au plus vite ou tout au moins d’aller chercher une douche par tous les moyens.
 
Au moment de repartir, Thibaut, qui veut aller voir de la famille côté espagnol, se propose de m’accompagner. Bien que je préfère normalement rouler seul, j’accepte pour le plaisir d’un peu de conversation et aussi parce que ce seront toujours quelques kilomètres où mon foutu GPS ne m’égarera pas. On roule jusqu’au Perthus à bonne allure, grimpe le col sans même s’en apercevoir, grignote à la frontière et je perds Thibaut à La Jonquera  en m’arrêtant boire un Coca au MacDo. Je suis content, on a bien roulé, mais comme d’habitude, rouler avec quelqu’un d’autre est plus compliqué et plus fatigant. Nous sommes de stupides animaux qui dès qu’ils sont en troupeau veulent presque toujours prouver aux autres qu’ils sont meilleurs qu’ils ne le sont vraiment… alors que quand on roule seul, on n’a pas besoin de tricher et on ne se ment jamais.
 
Je repars dans la nuit jusqu’à Gérone où à minuit, zigzagant de sommeil, je m’arrête au premier hôtel. Le réceptionniste commence par m’annoncer qu’il n’y  pas de chambre avant de me proposer une chambre avec douche et toilettes sur le palier de l’autre côté de la rue pour la modique somme de 15 €. Je l’aurais embrassé ! Une super douche, des vêtements propres, un courte nuit et à cinq heures du matin je remonte sur mon destrier. Au moment de partir, je vois passer une ombre fantomatique sur un vélo : Matthieu Lienart ! Comme mon GPS me dit que ce n’est pas la bonne route, je ne cherche pas à le rattraper et part là où il m’emmène, c'est-à-dire d’abord au bord de l’autoroute, puis pour une dizaine de kilomètres de chemin peu carrossable puis encore de la route, puis à l’approche de Barcelone plus de 10 km d’une piste caillouteuse où je ne croise que des VTT qui me souhaitent bien du plaisir en me doublant… je n’arrive pas à dépasser le 10 kilomètres heures et la chaleur est très forte. Sous les secousses, mon support de sacoches avant casse net et je me retrouve à rouler en retenant la sacoche avec mes deux majeurs sans pouvoir déplacer mes mains. J’en perdrais la sensibilité de mes doigts que je n’ai pas encore retrouvée aujourd’hui. Je finis par trouver un moyen de m’échapper et retrouve une route assez montagneuse et enfin une vraie piste cyclable qui me fait rentrer dans Barcelone. Une interminable série de rues avec des voies cyclables nulles qui zigzaguent entre la route et le trottoir et augment la distance qui sépare de l’arrivée, mais enfin je déboule devant la Sagrada Famila. Je suis tout surpris car je roulais le nez sur le GPS et en relevant le nez, je la découvre dans toute sa splendeur juste devant moi. Je retrouve Matthieu qui lui n’a pas un « GPS de VTT » et est arrivé une demi-heure avant moi.
 
Je suis content, pas fatigué, et surtout, essentiel à mes yeux, plutôt propre grâce à mon hôtel de la nuit précédente. Le vélo est sale à cause des chemins mais il semble prêt à repartir…
 
La suite est toute simple, entre la recherche d’un carton pour emballer le vélo, la recherche d’un bus, l’arrivée à six heures du matin à la gare d’autobus de Barcelone, un premier bus en panne qui n’est pas parti, une attente de 8 heures pour le suivant, une nuit pour rallier Paris, de nouveau une attente très longue pour un bus pour le Mans et finalement je retrouve mes pénates. Pour un peu j’aurais mis plus de temps pour rentre en bus que pour descendre en vélo !
 
Bilan : 1150 km au compteur, presque 84 h mais en prenant mon temps et en cumulant du kilométrage inattendu, de belles rencontres, même si très brèves et aucun doute dans ma tête. L’envie d’arriver est le moteur essentiel d’une telle épreuve et aucune hésitation ne doit venir s’instiller… La seule chose qui m’a fait en réalité douter est cette foutue grève SNCF et le fait que je ne savais pas comment j’allais rentrer de Barcelone, ni en combien de temps. Voilà pourquoi il faut tout préparer et envisager avant, pour que ça ne vienne pas gâcher le plaisir « pendant ».
 
Hormis les belles rencontres, le goût toujours délicieux de l’aventure, je retiendrai de cette expérience qu’il faut que je change le système de fixation de ma sacoche avant qui vient de casser pour la troisième fois, que mon vélo a assez de vitesses, suffisamment de freins et de très bons pneus, que quel que soit son poids, je n’ai jamais reculé dans les côtes et surtout, SURTOUT que je dois apprendre à programmer mon GPS autrement que pour découvrir les chemins pédestres.
 
Merci à Luc pour l’organisation parfaite, Thibaut pour m’avoir accompagné un bout de route, à Alain pour m’avoir aidé à transporter les cartons à Barcelone et à tous les autres pour voir été le sel de cette aventure.
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