En 2000, nous sommes partis en Amérique du Sud, au début, mon papa voulait que nous allions en Asie relier Katmandou à Lhassa. Et puis nous sommes allés au Futuroscope où se projetait un film sur l'aventure de Guillaumet dans "Terre des hommes" de Saint-Exupéry. Là j'ai vu que ça risquait vraiment d'être un peu coton de se taper des grimpettes à 5000 m alors j'ai fait comprendre à mon papa que vraiment le Népal et le Tibet, ça ne me tentait pas trop... et il m'a proposé un autre itinéraire sur un autre continent.
Nous avons tracé une boucle entre la Bolivie, le Pérou et le Chili. Nous sommes allés au "Vieux Campeur" pour acheter des vêtements spéciaux , un passe-montagne pour moi et des gants et nous étions prêts à embarquer pour La Paz en Bolivie
 
Après un vol sans histoire avec une cordée d'alpinistes prêts à escalader un sommet Bolivien, nous sommes arrivés à La Paz. Ca surprend tout de suite de débarquer à 4000 m d'altitude ! On n'a guère le temps de s'habituer à l'altitude et il y a beaucoup de gens qui se sentent vaseux... à tel point que l'aéroport est muni de postes à oxygène ! On a attaché la troisième roue sur le vélo, les sacoches et nous avons rallié l'aéroport à la ville qui est 400 m plus bas, donc une super descente d'une vingtaine de kilomètres.
A La Paz, nous avons passé 3 jours à nous acclimater à l'altitude,  faire quelques achats et à tester les réglages du vélo. Et puis, enfin un beau matin sec, nous avons quitté la ville en direction du lac Titicaca et de la frontière péruvienne. Nous avons remonté la route vers l'aéroport, ce qui nous a fait comprendre qu'un grimpette à 4000m n'est pas la même chose qu'un grimpette au niveau de la mer... et que Papa aurait dû s'entraîner un peu pendant l'hiver.
 
Le premier soir, nous avons dormi sur la pelouse d'une station d'essence. Nous avons compris dans la nuit que même si au moment de ce coucher la température était froide, elle était glaciale au milieu de la nuit... D'où la nécessité d'enfiler les caleçons du Vieux Campeur avant de se pelotonner dans le duvet. Après, les nuits furent douces même par -15°C ! Le seul inconvénient était les bidons d'eau gelés dans la tente...
Réveillés par les troupeaux de vigognes et de lamas qui circulaient nous avons repris la route vers le Titicaca et nous en avons fait partiellement le tour avant de passer la frontière péruvienne.
 
Et c'est au Pérou que nous avons connu les plus grosses difficultés de ce voyage. Non pas que nous en ayons bavé mais parce que c'était très dur moralement. Les ascensions entre 4000 et 5000m se succédaient sans arrêts et il y avait très peu de villages pour se ravitailler. Nous avons surtout souffert de gerçures aux lèvres mais pas du tout de l'altitude. Par contre les performances ont été très moyennes et Papa, à sa grande déception a dû faire quelques montées à pied. On poussait le vélo sur 200m, on reprenait notre souffle, on recommençait, etc... Il y a des nuits magiques où nous nous sommes retrouvés loin de tout et nous avons dormi dans la montagne, une fois même dans une canalisation sous la route elle-même. S'il faisait très froid, cela était adouci par le soleil qui brillait presque tout le temps et le fait qu'il ne pouvait pas pleuvoir par -5°C !
Dans une école, nous avons été accueillis par l'instituteur et avons dormi dans son logement à côté. Au petit matin, il n'a pas cessé de dire "demaciado frio" et tentait de nous faire comprendre que nous devrions attendre encore un journée avant de repartir. Papa n'a rien voulu savoir et nous sommes partis. Trois heures plus tard et seulement 20 kilomètres parcouru avec un violent vent facial glacé, Papa a compris ce que voulait dire "demaciado frio" et nous avons fait demi tour pour retourner chez l'instituteur que nous attendait hilare... Les 20 kilomètres du retour ont été fait en mois de 45 mn et sans forcer ! Le lendemain, le vent s'était calmé et nous avons pu repartir sans souci.
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